dimanche 25 novembre 2012

Traditions et légendes de la Belgique- Mars.

Traditions et légendes de la Belgique - Mars (Otto von Reinsberg-Düringsfeld - 1870) Mars "Shepheardes Calender" de Edmund Spenser (1579) MARS. Le mois de mars, qui fut pendant des siècles le premier mois de l'année, a conservé en flamand le nom de « lentemaend », mois du printemps, que Charlemagne lui a donné en l'appelant « Lentzinmânoth.» Bien que dans les documents flamands du moyen-âge la dénomination de « maerte, meerte » se trouve plus fréquemment employée que toute autre, il est certain que « lentemaend » était déjà, à une époque plus reculée, en usage chez les Germano-Belges. Les Anglo-Saxons se servaient également du nom de « Lenctmonat » pour désigner leur « Hredmonath », mois de Hreda ou Rheda, déesse à laquelle ils avaient consacré le mois de mars. Quant aux noms de « Dorremaend », mois sec, et de « Thormaend », mois de Thor, qui s'appliquent également à mars, nous ne savons pas si l'une et l'autre de ces dénominations ont été d'usage dans les Pays-Bas, ou si l'une d'elles n'est pas une corruption de l'autre. Thormaend se retrouve dans les pays germaniques du nord, où « thorri » en islandais, « thore » ou « thorsmonad » en suédois, désignent le mois de janvier, et « tormaaned » en danois, « thurrmonad » en suédois, celui de mars; mais, d'après Biörn, toutes ces dénominations ne se rattachent pas au nom de Thor ou Donar, mais à l'âpreté de l'hiver, de sorte que « thorri » aussi bien que « tormaaned, thurrmonad » et « dorremaend » signifient « mois sec », ce qui serait parfaitement d'accord avec le nom de suchyi (» sushiz », ou « sushez », en slavon d'aujourd'hui), que les anciens Slaves ont donné au mois de mars. * * * 1er mars. (Album porrum.) Saint Aubin, patron de cinq églises du diocèse de Namur. Dans la Campine les jeunes filles et les jeunes garçons vont crier en plein air la veille de mars, avant de se coucher : « Red, red, brengt raed, raed! » pour apprendre quel sera leur mari ou leur femme, car ils croient alors voir en rêve l'objet de leurs vœux. Dans le pays wallon, où l'on pratique le même usage, on crie « mars, mars » au lieu de « red, red [1]. » Les jeunes filles des environs de Liége jettent aussi, pendant neuf jours, à commencer du 11, mars, avant de se coucher, leurs bas derrière elles, par-dessus la tête, en disant chaque fois trois pater et trois ave. Elles ne regardent les bas que le lendemain matin. Sont-ils tombés en croix, on ne se mariera pas encore; dans le cas contraire, on voit le futur mari en songe. Mais si les bas sont tombes en croix et si en rêve on voit un cercueil, il faut se résigner à rester fille. Nous n'osons pas essayer de donner une explication plus ou moins hasardée sur la signification des paroles ni sur l'origine de cet usage. Mais ce qui est très-singulier, c'est que des pratiques analogues se retrouvent chez les jeunes filles tchèques en Bohême. D'après l'édit sur la chasse, donné le 31 août 1613 par l'archiduc Albert et l'infante Isabelle, à Bruxelles, il était interdit de chasser depuis le 1er mars jusqu'à la sainte Madeleine, sous peine de payer une amende de dix réaux et une somme d'indemnité pour les dommages causés dans les champs (cf. article 46). Le même édit défendit, sous peine de soixante réaux d'amende et d'une somme d'indemnité pour les dommages causés dans les champs, de poursuivre, durant le temps susdit, perdrix, faisans et hérons soit avec des chiens, soit avec des oiseaux (art. 78). L'article 57 de l'édit prohiba, pendant la durée de l'accouplement des perdrix, l'usage de lévriers ou « ligh-honden », et l'article 68 défendit de porter, depuis le 1er mars jusqu'au dernier jour d'août, des grapins ou « klimsporen a, sous peine de les perdre et de payer vingt réaux d'amende. Le 1 mars de chaque année, ledit édit devait être proclamé de nouveau sur toutes les places et dans toutes les localités où d'habitude se faisaient les publications des lois [2]. * * * 2 mars. (Cerastium pumilum.) Bienheureux Charles le Bon; saint Simplice. Le bienheureux Charles le Bon, comte de Flandre, fils de saint Canut, roi de Danemarck, et d'Adèle, fille de Robert-le-Frison, fut amené à Bruges aussitôt après le martyre de sou père et reçut une éducation soignée à la cour de son oncle, Robert de Jérusalem, qui en l'instruisant des devoirs d'un prince administrateur et guerrier, lui inspira des principes éminemment religieux. Charles se distingua par sa bravoure dans la Terre-Sainte et dans la guerre de son oncle contre les Anglais, et, après la mort de Baudouin à la hache, il fut déclaré son successeur plus encore par les vœux unanimes de la noblesse et du peuple, que par la dernière volonté de Baudouin. Dès lors il consacra sa vie entière au bonheur des Flamands et sa réputation s'étendit si loin, qu'on lui offrit l'une après l'autre la couronne de Jérusalem et celle de l'Empire. Mais ses vertus lui attirèrent une haine mortelle de la part d'une famille puissante de Bruges, dont il avait d punir les injustices. Pour se venger du noble comte, elle forma le projet de l'assassiner, et un jour que le prince assistait, selon sa coutume, à la messe dans une chapelle haute de l'église de Saint Donatien, et priait avec ferveur au pied de l'autel de Marie, un des conjurés lui abattit le bras d'un coup de hache et un autre lui fendit le crâne. Son corps fut enseveli d'abord dans l'église de Saint-Christophe, où on lisait jadis son épitaphe latine; plus tard ses restes sacrés furent transportés à la basilique de saint Donatien, et y demeurèrent jusqu'à la fin du dernier siècle, époque à laquelle l'église tomba sous le marteau du vandalisme révolutionnaire. Les reliques du saint Martyr furent cependant gardées avec respect ci, le 2 mars '1827, sept cents ans après la mort de Charles, elles furent replacées solennellement sur un autel dans l'église de Saint Sauveur, aujourd'hui cathédrale. Le jour de sa fête attirait autrefois un grand concours de fidèles les fiévreux surtout affluaient de tous côtés pour se guérir en buvant dans le crâne du bienheureux Charles le Bon [3]. * * * 3 mars. (Mesembrianthemum aureum.) Sainte Cunégonde; saint Gervin. Le 3 mars 1175, mourut le B. Frédéric, Norbertin, fondateur, du couvent de Mariengardt ou Jardin de Marie. Il avait, dès l'âge le plus tendre, consacré son innocence à la sainte Vierge. Il fit plusieurs miracles par son intercession, et introduisit la coutume de célébrer tous les samedis la messe en son honneur [4]. * * *

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