jeudi 24 janvier 2013

Le plus vieux monument en pierre de Normandie.

À deux pas de la mer (15 kilomètres à l’ouest de Caen), entre une petite route départementale et quelques champs en jachère, se dresse l’un des plus anciens monuments en pierre d’Europe de l’Ouest.
Construit il a plus de 6000 ans et redécouvert par des archéologues vers 1830, le tumulus de Colombiers-sur-Seulles n’est pas qu’un amas de terre et de pierres, contenu par une série de murets en pierres sèches. C’est un lieu de culte.
Daté d’environ 4000 avant Jésus Christ, ce « cairn » remonte au Néolithique, dernière grande période de la Préhistoire, marquée par l’apparition de l’agriculture. Occupés par le travail des champs et la domestication des animaux, les hommes quittent leur mode de vie nomade et s’établissent dans les premiers villages. Les branches d’arbres et la terre glaise servent à construire des maisons et des enclos (un abri et un four en terre ont été reconstitués sur place). La pierre, elle, est essentiellement utilisée pour fabriquer des outils et dresser d’imposants monuments, appelés mégalithes.
Installé sur un point stratégique dans le paysage, le tumulus de Colombiers est une construction destinée à affirmer le lien vital unissant le groupe humain au territoire qu’il cultive. Sa construction est, sans aucun doute, le fruit d’un travail collectif. Mais ce grand édifice de terre et de pierre, dont la forme allongée et les deux pierres dressées rappellent un homme couché, est avant tout une sépulture. Ici étaient couchés pour l’éternité certains membres de la communauté, sans qu’on sache vraiment en fonction de quels critères ils étaient choisis. Les défunts étaient déposés à même le sol, en position fœtale. L’accès à la chambre funéraire, lieu central du recueillement, se faisait en empruntant un étroit couloir. Cette entrée, maintes fois ouverte par les hommes du Néolithique, symbolisait le lien entre le monde des morts et le monde des vivants. Un culte reste attaché au lieu. À quelques mètres de là, se dresse « la Pierre Debout », un menhir sur lequel on posait au XIXe siècle de petites pièces de monnaie pour « se marier dans l’année ».
Sources Histoires normandes.

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